Hypallage, congeries, noemia, peroratio, autant de termes aux consonances gréco-latines qui pourraient bien vous être étrangers. Il s’agit là d’un petit échantillon de ce que le riche lexique de l’art de discourir proposait à ses serviteurs.
Les institutions pédagogiques dédiées à l’apprentissage des musiques anciennes offrent souvent aux élèves, et notamment aux élèves chanteurs, la possibilité de se familiariser avec les notions clefs de la rhétorique appliquée dans le champ musical. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de fréquenter ces écoles, le terme de rhétorique musicale pourra évoquer leur rencontre avec des pièces du répertoire baroque à l’occasion de laquelle il leur aura été enjoint de porter une attention toute spéciale à la restitution du texte littéraire. Des effets musicaux tels que chromatismes, grands intervalles disjoints ou tel jeu de contrepoint auront été pointés comme autant d’artifices rhétoriques. Mais il est bien rare que ces notions soient abordées de manière systématique, cependant que les ouvrages traitant de la question ne sont pas légion. Continuer la lecture de « Monteverdi et rhétorique »